Soudain apparaît le train interurbain qui se précipite sur eux sur les voies avec son bruit mortel qui seul alerte les gens. La scène comprend un train qui semble voyager comme pour arriver au bidonville mais qui le traverse sans pitié. Il surveille et touche les deux côtés des toits de tôle du bidonville.
Qui aurait pu ignorer un tel son gotang, gotang qui fait battre le cœur des habitants du bidonville de la voie ferrée de Karwan Bazaar à Dhaka quotidiennement… au moins cinquante fois par jour ? On suppose qu’il a surgi après la guerre de libération de 1971. Ce bidonville, bien que n’étant pas ancien, abrite des habitants qui y vivent depuis plus de trente ans.
Des milliers de cabanes bordent les voies ferrées sinueuses. Certaines des plus petites huttes avec des toits d’un mètre de haut se louent jusqu’à 2 000 taka (environ 25 dollars), tandis que les plus récentes et plus hautes coûtent 3 000 taka (environ 39 dollars) par mois. Les pistes boueuses sont jonchées de déchets et de légumes pourris.
Au milieu de tout cela, des femmes comme Marium Begum, 35 ans, préparent le déjeuner sur des fours en argile à quelques pas des rails. Un train qui passe pourrait facilement lui arracher les pommes de terre qu’elle fait frire dans sa poêle. Marium raconte : « Ma fille aînée a dix ans et je lui ai appris à se sauver lorsque le train passe à toute vitesse. » Ici, les enfants sont habiles à fuir les trains venant en sens inverse, mais la terreur des trains simultanés sur les deux voies est un événement fréquent et à couper le souffle.
Les accidents sont fréquents et de nombreux enfants perdent des jambes, des mains et des doigts devant leurs parents impuissants. Jaleha Kahtun réfléchit : « Si nous avions quelque chose dans le village, nous ne vivrions pas ici. La rivière a débordé et a tout emporté. Maintenant, tout ce que nous possédons est dans ce bazar. Ces résidents sont des migrants climatiques, déplacés par les fréquentes inondations. Malgré les dangers, leur installation en ville leur permet de mieux nourrir leur famille que dans leurs villages ravagés. Explorez les dures réalités et la résilience de la vie en marge dans mon album photo.